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Ça y est, l’histoire est là, dans votre tête. Vous vous préparez, vous sortez votre plume ou votre clavier. Et vous commencez à écrire…
Pour les histoires complexes ou à multiples personnages, les aventures en territoire vaste, terrain connu ou inconnu, il y a quand même un petit truc et c’est d’en dessiner le squelette. Voilà ce que Tolkien a fait avec Bilbot the Hobbit et The Lord of the rings, une carte des lieux de l’aventure et une fiche descriptive pour les personnages et les objets spéciaux.
Nous ne sommes pas tous des peintres professionnels, nous sommes des écrivains, donc gardons-nous tout de même dans la simplicité.
- Une feuille avec le nord en haut, le sud en bas, l’est à droite et l’ouest à gauche, des ronds ou des X indiquant les villages, les montagnes, leurs noms, ainsi de suite, et une ligne pour marquer l’itinéraire, vous empêchera de vous perdre.
- De petites fiches cartonnées pour décrire les propriétés de certains objets ou les traits typiques d’une race en particulier, puis une autre pour chacun des personnages où vous trouverez ses aptitudes, ses forces et ses faiblesses ou encore ses traits de caractère, vous aideront aussi à maintenir une constance vraisemblable dans le comportement de chacun d’eux.
Et c’est vraiment tout ce dont vous avez besoin pour garder une logique continue et cohérente tout au long de cette aventure. Vous voyez ?
- À partir d’ici, il n’y a plus rien d’autre à faire que de l’écrire. Rien d’autre que de coucher sur le papier ou l’écran les mots, les phrases et les paragraphes qui décrivent cette histoire. Sans jamais retourner en arrière, sans se préoccuper de quoi que ce soit d’autre, sans même regarder l’orthographe ou la syntaxe ou le nombre de pages, il suffit de continuer, toujours de l’avant, jour après jours, jusqu’au point final.
Ensuite et seulement ensuite, tout comme j’avais l’habitude de le faire en corrigeant celui des autres, je réécris toujours mes textes en les reprenant du tout début.
- Au fur et à mesure que j’avance, je voie les « trous » qui demandent à être remplis ou les longueurs qui s’annoncent ennuyantes et qui doivent être réduites, les illogismes, les incohérences, les passages qui doivent être enlevés pour être disposés ailleurs, les redondances dans la description, les répétitions de mots, de phrases ou de scènes. Ça m’amène inévitablement à en vérifier toute la syntaxe, donc à sortir les dictionnaires normaux, de synonymes et d’expressions. Les fautes d’orthographe qui me sautent aux yeux sont aussi corrigées, mais l’idée première reste la recherche d’un meilleur texte, un texte qui coule facilement, sans heurts, sans effort et qui nous amène au fils de l’idée à créer ce fameux film imaginaire qu’on veut dans l’esprit de tous ceux qui plus tard le liront.
- Une autre astuce est de ne jamais rester accroché sur une phrase, un paragraphe ou une scène, même s’il semble être à problème. Je mets plutôt le passage en surbrillance et je continue simplement jusqu’à la fin. Je le fais d’un trait, tout comme au jour où je l’ai écrit, c'est-à-dire sans revenir en arrière ou sans me poser de questions.
- Quand un texte me donne trop de fils à retordre – et oui, ça arrive ! – quand je ne trouve plus les mots, quand je suis tentée de rester devant pour réfléchir, alors je m’arrange pour qu’il se fasse oublier. Je le mets de côté quelques jours et parfois même quelques semaines. Je porte mon attention ailleurs en travaillant sur un texte complètement différent. Pour moi, il n’y a pas plus affreux sentiment que celui de perdre son temps. J’y reviens donc plus tard. Cela me permet de retrouver mon objectivité et tout redevient facile.
- Puis, je recommence, une deuxième et une troisième fois si je considère que cela s’avère nécessaire, en mettant aussi un peu plus d’attention sur la grammaire, la composition des verbes ou l’orthographe, et il en sera ainsi jusqu’à ce que j’aie l’impression que je ne puisse plus rien y changer.
Ce n’est peut-être pas la meilleure façon de procéder, mais en travaillant ainsi, en quelques rares heures par semaine, j’ai réussi en 2004 à coucher sur papier 240 pages de texte publiable, ce qui est en soit très appréciable.
D’ailleurs, et comme je l’ai déjà mentionné précédemment, plus on écrit, plus la plume en gagne en assurance. Bientôt, on se rend compte que la correction est de moins en moins lourde, qu’elle demande de moins en moins de temps, que la syntaxe est plus harmonieuse et que la logique et la cohérence se sont grandement améliorées. C’est un moment incroyablement gratifiant dans la vie d’un écrivain. Mais il n’y a qu’une seule façon de l’atteindre et c’est en écrivant qu’on s’y rend. Faite-le maintenant !
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